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Présentation des travaux des nouveaux EC du labo : Amélie BRET, Emilie BUCOURT et Audrey PELT

  • Le 27 mai 2024
    T203, bâtiment Tertre 2ème étage.
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  • 14h00

Amélie BRET

Titre de l’intervention :
Pratiques de recherche discutables et nouvelles pratiques de recherche : qu'en est-il quelques années après le début de la crise de la réplication ?

Résumé de l’intervention :
Depuis le début de la crise de la réplication en psychologie, il y a plus de dix ans (e.g., Makel et al., 2012), une multitude de changements de pratiques de la recherche ont été opérés, en psychologie et dans d’autres disciplines scientifiques (Chambers, 2017; Klein, et al., 2018; Nosek, et al., 2015). Entre “pratiques de recherche discutables” et “nouvelles pratiques de recherche”, l’adaptation requise de la part des chercheuses et chercheurs est conséquente. Lors de ce talk, nous ferons un rapide tour d’horizon de la crise de la réplication qu’a traversé la psychologie et plus précisément des travaux clefs du changement. Puis nous nous intéresserons particulièrement à l’évolution des pratiques de recherche discutables” et “nouvelles pratiques de recherche”. De récents travaux méta-science permettent les prémices d’un bilan de l’adaptation mise ou non en œuvre (voir par exemple : Fox et al., 2022, Moran et al., 2022, van den Akker, et al., 2023). : Dans quelle mesure et comment les nouvelles pratiques de recherche sont-elles adoptées ? Comment la prévalence des pratiques de recherche discutable évolue t-elle ? Quels enjeux sociaux sont soulevés, notamment en termes de relation entre chercheuses et chercheurs? Quelles sont les perspectives d’évolution, à court et à long terme ?
 

Emilie BUCOURT

Résumé de l’intervention :
Mon activité de recherche, dans le domaine de la psychologie clinique de la santé, s’intéresse à identifier les liens complexes entre processus psychopathologiques conduisant à une vulnérabilité psychologique plus importante et une mauvaise adaptation dans les maladies chroniques afin d’améliorer les prises en charge et proposer des programmes d’intervention.
Je m’intéresse plus particulièrement aux liens entre processus cognitifs et émotionnelles responsables d’une détresse psychologique et d’un ajustement plus compliqué face à la douleur chronique, notamment dans la fibromyalgie*. En effet, un des objectifs de mon travail de thèse était de mettre en évidence les liens entre certains éléments psychologiques (personnalité, manifestations anxieuses et dépressives, souffrance psychologique perçue, …) et somatiques (douleur, fatigue) influençant la perception d’un retentissement plus sévère de la maladie et responsable d’une adaptation psychologique plus difficile dans les maladies rhumatologiques (polyarthrite rhumatoïde, fibromyalgie, syndrome de Gougerot-Sjögren et spondylarthrite ankylosante). Ce travail a permis de mettre évidence l’existence de deux sous-groupes dans la fibromyalgie, se distinguant significativement sur le niveau de douleur et de névrosisme.
Dans la continuité de ce travail et dans une approche intégrative, je souhaiterais poursuivre l’exploration des liens entre la personnalité, les manifestations anxiodépressives, les stratégies d’adaptation, de régulation émotionnelle et les représentations de la maladie dans la fibromyalgie afin d’identifier les spécificités de chacun des sous-groupes. Dans une perspective clinique, ce travail permettra d’identifier les éléments de vulnérabilité communs de chacun des sous- groupes et d’être les cibles thérapeutiques pour des interventions afin d’élaborer des programmes d’intervention basés sur les thérapies empiriquement validées.
* Contexte : La fibromyalgie est un des syndromes douloureux chroniques le plus fréquemment rencontré, touchant plus les femmes que les hommes (sexe-ratio : 7 femmes pour 1 homme) et concernant 1,6% de la population française (Laroche et al., 2019). Elle se caractérise par des douleurs chroniques et diffuses, sans lésion organique suffisante pour expliquer les algies, de fatigue, des troubles du sommeil et d’un certain nombre de troubles fonctionnels (Wolfe et al., 1990, 2010, 2016). L’absence de signes biologiques identifiables rendent le diagnostic et sa prise en charge difficile, très souvent ces patients sont confrontés à un nomadisme médical avant que le diagnostic ne soit envisagé (Kachaner et al., 2022). A cela, s’ajoute un retentissement sévère dans le quotidien, une comorbidité très importante avec les troubles psychiatriques, notamment les troubles anxiodépressifs (Aguglia et al., 2011; Laroche et al., 2019; Ramiro et al., 2014; Thieme et al., 2004), qui rendent l’ajustement à la fibromyalgie plus compliqué. Enfin, la plupart des travaux envisage la population fibromyalgie comme une population homogène, présentant des caractéristiques communes. Or, au regard des connaissances récentes de la littérature, cette population apparait plutôt hétérogène puisque les études sur la personnalité n’ont pas pu mettre en évidence un profil type dans la fibromyalgie mais l’existence des sous-groupes (Bucourt et al., 2017; Fontaine et al., 2018; Novo et al., 2017; Torres et al., 2013).
 

Audrey PELT

Titre de l’intervention :
Comprendre et accompagner les changements de comportements pro-environnementaux : Représentations et dynamiques comportementales

Résumé de l’intervention :
S’inscrivant dans une perspective de psychologie sociale sociétale, l’enjeu de mes recherches est de répondre à des problématiques sociales et environnementales, comme la réduction du gaspillage alimentaire (Pelt et al., 2020), le recyclage (Fointiat & Pelt, 2022), la qualité de l’air (Pelt et al., 2023), ou encore la consommation d’énergie (Feliot-Rippeault, Pelt, et al. 2023). L’objectif de ces travaux est donc de comprendre les comportements pro-environnementaux, à travers l’évaluation de leurs déterminants cognitifs, psycho-sociaux et culturels, et l’étude de leurs dynamiques de changement. Deux recherches seront présentées dans le cadre de ce séminaire.
La première étudie l’influence de la distance psychologique (Trope & Liberman, 2003, 2010) sur les déterminants des comportements de recyclage des ménages. S’appuyant sur la théorie du comportement planifié (Fishbein & Ajzen, 1991), cette recherche-action teste l’hypothèse selon laquelle la perception de la distance psychologique et sa dimension temporelle agiraient comme modérateur des déterminants comportementaux. Les résultats montrent que les prédicteurs du recyclage diffèrent selon la distance temporelle : l'intention proximale (recycler maintenant) est prédite par des variables personnelles tandis que l'intention distale (recycler dans un mois) est prédite par des variables sociales. La deuxième étape consiste à concevoir et à mettre en œuvre une intervention fondée sur des données probantes afin d'améliorer la qualité du recyclage.
La deuxième recherche s’intéresse aux représentations sociales (Moscovici, 1961) et la perception des risques associés à des menaces environnementales tout en tenant compte des interactions Homme/milieu marin. L’objectif de cette recherche exploratoire est de mettre en évidence les perceptions et représentations sociales de la pollution plastique marine chez les professionnels de la mer, identifiés comme un des « points chauds » de la pollution plastique marine dans les Caraïbes. L’analyse des entretiens permet 1) d’identifier les premiers éléments de la représentation sociale et ses liens avec la perception des risques associés à la pollution plastique marine et 2) de cartographier les valeurs associées à la mer chez ces professionnels.

Mis à jour le 17 avril 2024.
https://lppl.univ-nantes.fr/fr/agenda/presentation-des-travaux-des-nouveaux-ec-du-labo-amelie-bret-emilie-bucourt-et-audrey-pelt